LOBBY MINIER EN RDC?
Alors que les forces du général déchu Laurent Nkunda contrôlent une partie du territoire de la province congolaise du Nord-Kivu, mettant en lumière les faiblesses des forces armées régulières, le gouvernement de Kinshasa, à 1 500 km de là, s'efforce de réagir. Le président Joseph Kabila a limogé le chef d'état-major des armées, Dieudonné Kayembe, et l'a remplacé par le général Didier Etumba Longomba.
Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) mènent parallèlement une campagne d'explication destinée à contrecarrer l'ambition du "général" Nkunda de s'ériger en interlocuteur de la communauté internationale.
"M. Nkunda n'a pas plus d'un millier d'hommes à lui, mais il est l'instrument d'un lobby beaucoup plus puissant : celui des gens qui ont pris l'habitude de piller les ressources minières de cette région. Ils veulent maintenir le chaos et sentent leurs intérêts menacés par le rétablissement de l'Etat", a déclaré au Monde le ministre de la communication de la RDC, Lambert Mende Omalanga, mardi 18 novembre à Paris.
Le ministre met en cause "pas seulement le Rwanda mais un réseau d'affairistes congolais et étrangers" impliqué dans l'exploitation et le commerce du coltan, ce minerai utilisé notamment dans la fabrication des téléphones portables. M. Omalanga met en cause les Hutus rwandais du Front démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR), d'anciens génocidaires présents en RDC depuis 1994. Le ministre estime que "la communauté internationale doit nous aider à régler un problème qu'elle a elle-même créé" et demande un renforcement des casques bleus.
Enfin, l'officiel congolais souligne que "ce n'est pas un hasard" si l'offensive de Laurent Nkunda a lieu en période de transition du pouvoir à Washington. "Le moment, dit-il, a été soigneusement choisi, comme en 1998", lorsque Rwanda et Ouganda se livrèrent au pillage de l'est de la RDC.
source: lemonde