POURQUOI L'ELECTION AMERICAINE EST IMPOSSIBLE A PREDIRE

Il reste un peu plus de cinquante jours et les sondages indiquent essentiellement une chose certaine : prédire le résultat de l’élection est aujourd’hui impossible. En voici les raisons …

L’avantage national à McCain / Palin

Certes les derniers sondages indiquent que l’équipe McCain / Palin ont récupéré un avantage statistique à l’issue du Congrès tenu à St Paul dans le Minnesota. En dominant l’actualité avec son choix surprenant, la myriade de scandales* entourant la vie et l’action de Mme Palin ne semble pas encore entamer son crédit politique évident. Notons en outre que la campagne McCain semble vouloir éviter que Mme Palin soit trop exposée aux médias en refusant la majorité des entrevues sollicitées. En distillant Mme Palin au compte-goutte, l’équipe républicaine souhaite tirer avantage de la surprise sans risquer la critique.

Première bourde Palin

C’est déjà raté : Mme Palin aurait déjà commis une bourde énorme en déclarant que la faillite des géants de la crise hypothécaire Fanny Mae et Freddy Mac était dû à leur coût fiscal trop grand. La déclaration a été immédiatement tournée en dérision par les économistes : la crise Fanny Mae et Freddy Mac est tributaire des mauvaises pratiques de ces entreprises privées qui ne recevaient aucun denier public.

Les derniers sondages nationaux.

Un sondage USA Today / Gallup attribuerait 10 points d’avance à John McCain, un autre sondage ABC News lui donne deux points d’avance. CBS donne aussi deux points d’avance à l’équipe républicaine, et Rasmussen un point. Ces sondages ne sont fiables que dans la mesure où ils sont tenus auprès d’électeurs dûment inscrits et qui vote régulièrement. Ils ne prennent pas en compte les inscriptions nouvelles et actives menées par chaque parti, notamment les Démocrates. En outre, il est normal qu’à l’issue d’un Congrès, que le dernier parti à dominer les médias en tire un court avantage, c’est ce qui se passe en ce moment.

L’élection présidentielle n’est pas un scrutin direct

Ceux qui ne s’en tiennent qu’aux sondages nationaux commettent une erreur évidente. Le scrutin présidentiel est un suffrage indirect déterminé par la somme des votes de chaque état. Le collège électoral réunit par la suite les grands électeurs de chaque état et c’est ainsi que le président des Etats-Unis est élu. Il suffit de se remémorer l’affaire de l’état de Floride en 2000. Un scandale conséquent à de mauvais bulletins de vote et un fiasco lors du décompte permit au candidat George W. Bush de gagner la présidence au détriment du candidat Al Gore.

Selon les sondages tenus état par état, le paysage électoral présente un léger avantage au candidat Barack Obama. En ravissant tous les états qui ont voté Kerry en 2004 et en maintenant une légère avance dans certains états clefs, le camp Obama remporterait aujourd’hui l’élection présidentielle.

Ces « Etats Bascule »

Cependant, certains états qui seraient du côté démocrate ne le sont qu’à de très faibles pourcentages. Par exemple, l’état du New-Hampshire ne serait pro-Obama qu’à 0,3 % ! C’est pour cela que les cartes électorales présentent les états selon leur degré d’avance électorale. Un état comme l’Alabama est pro-McCain à plus de 21 %, alors que le Connectticut est pro-Obama à plus de 18 %.

Vu l’état actuel du paysage politique, tout est encore à jouer. Il suffirait à un candidat ou l’autre de faire basculer un ou deux états conséquents et il se verrait élu président des Etats-Unis. Aujourd’hui, toute prédiction est impossible à cerner vu le degré d’incertitude électoral qui règne dans les états suivants : Colorado, Virginie, Ohio, New Hampshire, Nevada, Floride, le Michigan, la Pennsylvanie, la Caroline du Nord, le Nouveau-Mexique et l’Indiana.

signé A Cormier