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Le Congo de joseph KABILA
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15 août 2008

REUSSIR AU VILLAGE EN RDC

Depuis peu, de nombreux jeunes quittent Kinshasa, où la vie devient chaque jour plus dure, pour aller tenter leur chance dans les villages. Dans le Bandundu voisin, leur courage et leur volonté les aident à réussir, ce dont ils sont aujourd'hui très fiers...

Kwamouth, bourgade de la province de Bandundu. Nous sommes au confluent du fleuve Congo et de la rivière Kasaï, à 155 km à l'est de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Ce samedi matin de septembre 2007, des jeunes, dont la moyenne d'âge ne dépasse pas 25 ans, bagages sur la tête ou tirant des pousse-pousse remplis de produits manufacturés et agricoles, convergent vers la place du marché.

Leur empressement met de l'animation dans cette localité de moins de 5 000 âmes, ceinturée par une dense végétation et d'habitude calme. On reconnaît facilement à leur élégance les natifs de Kinshasa, sapés comme des stars. _Aujourd'hui, c'est le jour du marché hebdomadaire_, s'empresse de préciser Jean-Pierre Kabangu, 20 ans, élancé et de teint clair. _Ce marché a la particularité d'être tenu à majorité par des jeunes Kinois. Ils sont au moins 200 ici_, précise-t-il.

Les statistiques officieuses les plus optimistes indiquent pour la capitale un taux de chômage d'environ 60 %. Ces jeunes ont donc courageusement décidé de venir se "débrouiller" dans des villages du Bandundu, province proche de Kinshasa, dont Kwamouth est un carrefour fluvial vital. _Cette localité est proche de Ngabé, bourg de l'autre berge du fleuve Congo. C'est la porte d'entrée pour ceux qui préfèrent aller vendre leurs produits au Congo Brazzaville_, explique Émery Baseke, commissaire fluvial en charge de la localité. Les échanges commerciaux, très lucratifs entre les deux rives du fleuve, attirent en effet ces jeunes venus de la capitale, que les villageois appellent "colons_. _Ici, nous sommes loin de l'oisiveté ambiante de Kinshasa, constate Dieu Kingueshi, qui vient de la commune kinoise de Masina. Les activités génératrices de revenus ne manquent pas. Nous faisons des travaux champêtres, l'élevage et surtout le commerce.

Le déclic angolais
Nombre de ces jeunes font partie des différentes vagues de Congolais expulsés d'Angola, durant les cinq dernières années. Partis y chercher fortune dans le diamant, ils en ont été massivement refoulés et sont rentrés souvent sans le sou dans leur pays. _Je ne rêvais que de faire fortune et de retourner à Kinshasa pour y mener une vie de pacha", avoue Chico Lomanga, l'un des expulsés. Une fois rentré à Kinshasa, il a très vite opté pour l'exode urbain, afin, dit-il, d'éviter les moqueries et humiliations de ses proches en ville. Aujourd'hui, il est propriétaire d'une plantation de maïs de plusieurs hectares à Nioki, une localité en amont de Kwamouth.

Certains de ses compagnons d'infortune ont pourtant mis du temps avant de se décider. _J'ai passé six mois sans la moindre occupation à Kinshasa. C'était pénible. C'est lorsque j'ai vu d'autres refoulés d'Angola réussir dans des villages que j'ai pris mon baluchon pour venir à Kwamouth_, raconte Giresse Kafuti, qui tient, lui, une ferme.

Passer de la vie de citadins à celle de villageois n'a pas été facile pour ces Kinois. Mais aujourd'hui, pour beaucoup d'entre eux, le sacrifice s'est avéré payant. La réussite est là. Assise devant son motel derrière la mairie, Marie-Jeanne Mbonda a de quoi pavoiser. Quand je suis arrivée ici, il y a une dizaine de mois, je n'avais que ma volonté de réussir, explique-t-elle. Après plusieurs navettes entre Kwamouth et Nioki où j'allais acheter du poisson que je revendais à Ngabé, j'ai pu économiser et acheter le terrain qui m'a permis de construire ce motel. Je vis dix fois mieux ici qu'à Kinshasa.

La volonté, la réussite
À Esabe, une ferme créée par des Kinois à 5 km de Kwamouth, l'optimisme et la satisfaction sont bien réels. Entourés de leurs épouses, Diégo et Tarcisse, qui, à eux deux, n'ont pas cinquante ans, savourent presque le bonheur. _Quand nous sommes arrivés ici, c'était presque une folie, se souvient Tarcisse. Les gens nous ont dissuadés de nous installer dans cette brousse que l'on disait maudite. Mais nous avons tenu et peu à peu nous avons travaillé à monter cette ferme qui nous permet aujourd'hui d'être autonomes. Nous cultivons du maïs, du manioc, de l'arachide et élevons des chèvres, des cochons, des poules

Grâce à leur abnégation et surtout à une remise en cause de la culture kinoise de l'oisiveté et de l'ambiance à tout va, Diégo, Tarcisse et des dizaines de ces jeunes ont relevé le défi de réussir leur vie à Kwamouth. Aujourd'hui, ils sont responsables, autonomes et peuvent même prendre femme à leur guise. Une éventualité qu'ils ne pouvaient guère envisager en vivant désoeuvrés dans la capitale. Un mirage qui continue, pourtant, à attirer toujours des milliers de villageois ! source: direct.cd

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